29 juil. 2020
J'ai feuilleté les pages de cette histoire magique fustigée vilipendée
j'ai lu et j'ai vu
J'ai vu dévaler la sève de la loyauté
j’ai vu germer la déchéance l’iniquité l’arbitraire
la multiplication de la soustraction dans la division
J’ai vu nos héros nos martyrs humiliés oubliés
mais j’ai vu la glorification des canailles courtiers des stèles
J’ai vu Fort Dimanche le fort de la mort
le sacrilège territorial la versatilité de l'espoir l’expansion de l'obscurantisme
J'ai vu la résistance contre la machine rageuse mangeuse de la chair
J'ai vu la nostalgie des exilés et les pleurs de la peur
Sous un ciel bourru d’un bleu grossier j'ai vu Daudier implorer chanter le Soleil
Mai à l’aube de la bell’espoir
J'ai vu rue des Vaillants cette rivière de sang des coup d'État l’embargo
Et au ciel de la réparation j'ai vu serpenter l'arc-en-ciel des impudiques
l'ébauche des parachutés le poisson d'avril des technocrates
la divergence dans la convergence la cavalcade des Charloscars
toute une avalanche de balivernes
Dans l'encolure de la glèbe en courroux j'ai vu l'Alma Mater
en chute libre accablée résiliente sous les vestiges
Elle caressait le mieux-être touchait le cœur du monde
Mais sous le vent onduleux des attentistes j’ai vu l’île tourner à contre sens
De "L'assistantialiste" l’afflux de millionnaires d'imposteurs de scélérats notoires impunis
et de l'autre coté de la frontière
J'ai vu le supplice des réfugiés notre Drapeau dans les salamis
Ô j’ai vu ma Patrie navrée de honte le cynisme l'asthénie
une ondée de politiciens carence de Leaders
J'ai vu la sélection des élus l'opulence des cancres béats
le feu vert des malfrats l’autorité des renégats le plein pied des parias
l’ovation de l'impunité des corps sans tête la mort du savoir
J'ai vu le haïr-sien la diaspora Salvatrice le mal aimé
J'ai vu la lésion de p’tits-lots-d'élites moisies et sans cœur
J’ai vu le clan des saugrenus une cruauté impitoyable autorisée
J'ai vu 28 juillet 2015 l'occupation persistante les pléthores de la Minustha
et au nez du palais son flot de choléra
Ah j’ai vu l'état de l'Etat
J'ai scruté le cœur sanglé la torpeur à l’extrême
J’ai vu Haïti la terre du mal constituée l'incessante risée du monde
le pays du: tout est possible
J'ai vu
J’ai vu réécrire notre histoire
d'une mauvaise plume
Hérold A.